COMMENT CHOISIR SON PSYCHOLOGUE
Plusieurs approches ont montré leur efficacité dans la prise en charge de trouble de la personnalité borderline
Mais avant tout , COMMENT BIEN CHOISIR SON PSYCHOLOGUE ?
Choisir un thérapeute peut être difficile et stressant face au grand choix que nous pouvons trouver sur internet ou dans diverses structures, d’autant que plusieurs approches ou professions existent. Pourtant, choisir un psychologue peut être une étape importante pour votre santé mentale. Nous tenterons donc de vous aiguiller au mieux dans votre choix ! En France, les titres de psychologue, psychiatre et psychothérapeute sont protégés et reconnus par l’État.
Le psychologue est un professionnel de la santé mentale ayant suivi une formation universitaire en science humaine et psychologie de cinq ans (minimum) en psychologie, sanctionné d’un Master spécialisé selon les différentes approches proposées (clinique, santé, travail, développement, neuropsychologue, etc). Ces derniers ne sont pas autorisés à prescrire des médicaments, ni délivrer des arrêts de travail, mais sont qualifiés pour réaliser des évaluations psychologiques et des diagnostics, avec ou sans l’aide de bilan psychométrique selon l’approche du psychologue, le souhait et l’objectif du patient. Ils peuvent également proposer un accompagnement psychologique et psychothérapeutique selon une ou plusieurs approches (thérapie cognitive et comportementale, psychodynamique, humaniste et existentielle, etc). Nous vous conseillons toujours de vérifier si le psychologue qui vous intéresse est bien enregistré au répertoire national de santé ADELI. Le psychologue exerce dans plusieurs structures : à l’hôpital, en centre de santé, ou en libéral par exemple. En général, les psychologues ne sont pas remboursés par la sécurité sociale, sauf ceux
inscrits au dispositif gouvernemental MonPsy : ce dernier préconise aux patients une visite chez leur médecin traitant afin d’obtenir une ordonnance pour un nombre déterminé de séances.
Mais alors, comment choisir son psychologue ?
Certaines personnes préfèrent une femme, d’autre un homme, parfois proche du travail, ou bien de la maison. Ces critères sont à votre discrétion, mais voici quelques conseils pour vous aider à choisir votre psychologue :
1. Vérifiez que le psychologue est bien diplômé et certifié par l’Agence Régionale de Santé (n° ADELI). Vérifiez si ce dernier possède des formations spécialisées et en rapport avec votre problématique ou votre diagnostic et ses précédentes expériences (Où a-t-il travaillé? Avec quel type de population? Est-il plus familier avec une problématique particulière ou est-il intégratif?). Vérifiez également son approche (TCC, psychodynamique, etc).
2. Tentez de déterminer le type de thérapie que vous êtes prêt à suivre : il existe plusieurs types d’approche. Trouvez celle qui correspond le mieux à vos besoins.
3. Demandez autour de vous : vos amis, votre famille, votre médecin généraliste ou autres professionnels de santé connaissent peut-être un psychologue à recommander. Aussi, n’hésitez pas à lire les avis que vous trouverez sur internet mais gardez à l’esprit que cela reste très subjectif (notamment dans un domaine où la santé mentale et la relation se rencontrent).
4. Contactez et rencontrez le pour discuter de vos besoins, vos objectifs et vos attentes ! La thérapie est avant tout une rencontre entre deux personnes, l’une experte d’elle-même (vous) et l’autre experte de son domaine (le psychologue) : vous devez donc vous y sentir bien et à l’aise et une première rencontre est nécessaire pour savoir si le psychologue convient à votre personnalité. Parfois, cela peut-être difficile d’emblée car c’est une expérience peu commune et intimidante pour de nombreuses personnes et il faut laisser passer quelques séances (c’est comme une série Netflix, on ne sait pas trop dès le début), surtout lorsque des problématiques relationnelles sont présentes. Mais surtout, n’hésitez pas à vous autoriser à poser les questions qui vous semblent nécessaires, c’est votre espace.
LE PSYCHIATRE
Le psychiatre est un médecin spécialisé en psychiatrie et a suivi une formation médicale de 6 ans, puis une spécialisation en psychiatrie. Ces derniers sont autorisés à prescrire des médicaments et peuvent également pratiquer la psychothérapie, mais pas toujours. Ils sont souvent impliqués dans le suivi de troubles mentaux ou lors d’évènements de vie provoquant une détresse sévère. Les consultations chez le psychiatre sont en général prises en charge par la sécurité sociale car ces derniers sont conventionnés de secteur 1 (ils appliquent les tarifs de la Sécurité Sociale) ou de secteur 2 (ils sont autorisés à pratiquer des dépassements d’honoraires). Dans le cas du trouble de la personnalité borderline, il peut être intéressant de demander l’avis d’un psychiatre et d’éventuellement discuter de la mise en place d’un traitement.
LE PSYCHOTHERAPEUTE
En France, l’usage du titre de psychothérapeute est réglementé par l’article 52 de la loi n°2004-806 du 9 août 2004 et est attribué aux professionnels justifiant d’une formation spécifique de plusieurs années en psychothérapie et de stages complémentaires. Mais saviez-vous que seuls les médecins, psychologues et psychanalystes peuvent s’inscrire sur le registre national des psychothérapeutes de l’Agence Régionale de Santé ? L’usage du titre de psychothérapeute est en effet illégal sans ces prérequis. Les psychothérapeutes peuvent donc être également formés à différentes approches thérapeutique, comme les psychologues et les psychiatres, telles que la psychanalyse, la thérapie comportementaleet cognitive, la thérapie systémique, etc. Ils ne sont pas autorisés à prescrire des médicaments.
Soulignons également :
– qu’un psychothérapeute n’est pas forcément psychologue ou psychiatre (inscrits
avant l’arrêté du 8 juin 2010).
– qu’un psychanalyste n’est pas forcément psychologue et vice et versa.
AUTRES
Certaines personnes utilisent d’autres appellations non protégées et donc libres d’usage (praticien en psychologie, psychopraticien, thérapeute, gestalt-thérapeute, analyse transactionnel, coach de vie, coach en développement personnel et spirituel, etc.) : ces titres ne sont pas sanctionnés par une formation obligatoire. Si certaines approches peuvent être reconnues, d’autres font l’objet de surveillance par la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires et peuvent être classées comme secte. Nous invitons nos lecteurs à rester vigilant et à bien se renseigner avant de faire appel à une personne, un groupe ou une association spécifique, car vous allez entreprendre un parcours qui nécessite de partager sa souffrance, son intimité et d’autres éléments de son histoire personnelle : choisissez donc la sécurité avant tout !
Les différentes approches thérapeutiques
Le trouble de la personnalité borderline (TPB) est un trouble complexe mais il existe plusieurs approches thérapeutiques qui peuvent aider les personnes souffrant d’un TPB. Mais si il n’y a pas de traitement unique, certaines approches sont reconnues comme particulièrement adaptées à la dysrégulation émotionnelle chez le TPB.
LA THÉRAPIE COMPORTEMENTALE DIALECTIQUE
La thérapie comportementale dialectique est l’une des approches les plus couramment recommandées pour le TPB : elle propose l’enseignement de compétences de régulation émotionnelle, de gestion de la détresse, de gestion des relations interpersonnelles et des compétences de pleine conscience. Elle permet d’apprendre à identifier nos pensées et comportements dysfonctionnels et à les remplacer par des pensées alternatives et des comportements plus adaptés. La TCD demande un certain engagement et une véritable collaboration avec le psychologue car elle nécessite la réalisation d’un apprentissage en dehors des séances par le biais de tâches proposées par le thérapeute. La TCD est également proposée en thérapie de groupe et permet aux participants d’échanger sur leur difficulté ou leur succès d’apprentissage des compétences, guidés par une équipe de cothérapeutes formée. Bien qu’elle rencontre un réel succès outre-atlantique, cette approche commence tout juste à faire parler d’elle en France !
LA THÉRAPIE COGNITIVE ET COMPORTEMENTALE
La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) analyse les pensées et les comportements spécifiques qui contribuent aux symptômes du TPB (les comportements impulsifs, les pensées négatives, etc). Cette approche est généralement utilisée pour traiter des troubles tels que l’anxiété, les troubles du comportement alimentaire (TCA), les troubles obsessionnels compulsifs (TOC). Les techniques sont diverses et comprennent des outils de restructuration cognitive, de l’exposition graduelle (traumatismes, phobies, anxiété), d’auto-observation et de résolution de problèmes.
Les thérapies de troisième vague, telles que la TCD ou la thérapie basée sur la pleine conscience, ou la thérapie d’acceptation et d’engagement (ACT), proposent des outils pour aider les patients à se détacher et prendre de la distance avec leurs pensées et leurs émotions désagréables. La TCC demande également une forme d’engagement car elle nécessite de pratiquer les compétences entre chaque séance.
L’EMDR
L’EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing) est une psychothérapie par mouvement oculaire qui cible les canaux de mémoires traumatiques. Elle a été développée dans les années 1980 pour aider les personnes souffrant de traumatismes psychologiques et de troubles liés au stress post-traumatique. L’EMDR se concentre sur les émotions et souvenirs associés aux expériences traumatiques et utilise des sons, des stimulations tactiles ou des mouvements oculaires pour aider les patients à retraiter ces souvenirs d’une manière plus saine et ancrée dans le présent
L’APPROCHE PSYCHODYNAMIQUE
La psychothérapie psychodynamique se concentre sur les processus inconscients et sur la façon dont ils influencent nos comportements et nos émotions. Elle se base sur les théories psychanalytiques développées à partir des travaux de Sigmund Freud (mais pas seulement, nous pouvons citer Donald Winnicott, Sandor Ferenczi, Jacques Lacan, entre autres). Selon cette approche, nombres de nos problèmes psychologiques sont issus des conflits inconscients refoulés du passé : l’objectif est donc d’aider les patients à prendre conscience de ces conflits par l’exploration de leurs pensées ou de leurs rêves, par leur analyse, leur clarification et leur interprétation.
LA THERAPIE DES SCHEMAS
La thérapie des schémas, développée par le psychologue clinicien Jeffrey E. Young dans les années 1980, est une approche thérapeutique qui se concentre sur les schémas cognitifs profonds (ou croyances de base) qui se sont formés pendant l’enfance et qui continuent de causer des problèmes émotionnels et relationnels chez l’individu à l’âge adulte (par exemple, un schéma d’abandon ou de dévalorisation de soi). Ces schémas peuvent inclure des pensées négatives sur soi-même, des croyances limitantes sur les autres et des comportements dysfonctionnels dans les relations interpersonnelles. La thérapie des schémas utilise une variété de techniques pour aider les individus à comprendre et à modifier ces schémas, afin de favoriser une meilleure santé émotionnelle et une vie plus épanouissante.
LA THÉRAPIE BASÉE SUR LA MENTALISATION
La thérapie basée sur la mentalisation (TBM), développée principalement par les psychologues britanniques Peter Fonagy et Anthony Bateman dans les années 1990, est une forme de thérapie qui se concentre sur l’amélioration de la capacité de la personne à comprendre les états mentaux des autres et d’elle-même. Elle est basée sur le concept de mentalisation, qui se réfère à la capacité à comprendre comment les autres pensent et se sentent, ainsi que nos propres états mentaux. Dans la TBM, les thérapeutes encouragent les patients à explorer leurs pensées et leurs émotions, et à identifier les modes de réflexion inadaptés qui peuvent causer des difficultés dans leur vie. La TBM peut être utilisée pour traiter une variété de problèmes psychologiques, tels que l’anxiété, la dépression et les troubles de la personnalité.
LA THÉRAPIE SYSTÉMIQUE ET FAMILIALE
La thérapie systémique et familiale considère les individus comme faisant partie d’un système familial plus large. Elle se concentre sur les relations et les interactions entre les membres de la famille, plutôt que sur les problèmes individuels d’un seul individu. Cette approche considère que les difficultés d’un membre de la famille peuvent affecter l’ensemble du système familial et que des changements au niveau de la dynamique familiale peuvent aider à résoudre les problèmes individuels. Les thérapeutes systémiques et familiaux travaillent seul ou en dyade de cothérapeute avec les membres de la famille pour développer des stratégies de communication plus efficaces, pour résoudre les conflits et pour soutenir les membres en difficulté. Elle est très intéressante comme complément à une thérapie individuelle, notamment lorsque les troubles génèrent des difficultés de communication dans la famille.
LA THÉRAPIE HUMANISTE ET EXISTENTIELLE
Développée par Carl Rogers, Abraham Maslow et Viktor Frankl, la thérapie humaniste existentielle met l’accent sur l’importance de l’expérience subjective de l’individu et sur sa capacité à prendre des décisions et à trouver du sens dans sa vie. Cette thérapie reconnaît également que la souffrance, l’anxiété et la détresse sont des aspects inévitables de l’existence humaine et cherche à explorer les aspects les plus profonds de l’expérience humaine, en analysant les motivations, les valeurs et les croyances qui guident la vie des individus. Elle permet aux personnes d’explorer leur propre expérience intérieure et leur propre compréhension de la vie.
LA THÉRAPIE BASÉE SUR LA PLEINE CONSCIENCE
Développée par Jon Kabat-Zinn à la fin des années 1970, la thérapie basée sur la pleine conscience vise à aider les individus à être présents et conscients de leurs pensées, émotions et sensations corporelles pour mieux gérer leur stress, leur anxiété, leur dépression et d’autres problématiques de santé mentale. Elle utilise diverses techniques de méditation, qui permettent de gérer certaines douleurs chroniques et d’améliorer leur qualité de vie. Elle aide également à mettre ses pensées négatives à distance, en restant ancré dans le moment présent.